A l'intérieur du nouvel album de Panda Bear, un dessin, qui laisse songeur. Assis sur les épaules d'un adulte, un enfant au crâne chauve regarde au loin une explosion de fumée, dont les courbes évoquent un champignon atomique. Quelques semaines après l'Apocalypse de Bill Callahan, on se dit que la scène indé avait peut-être prévu Fukushima. Ou du moins ne s'en sera pas étonnée.
Passé ce dessin, Tomboy poursuit pourtant dans la lignée de Person Pitch, chantant la vie plutôt que la mort (comme c'était le cas sur Young Prayer). Noah Lennox reste fidèle à ses sonorités psychédéliques et ses mélodies sunshine pop, refusant l'effusion d'artifices et évitant les temps morts des dernières sorties de son groupe Animal Collective pour leur préférer des passages en suspension. Enlevées ou méditatives, ces onze nouvelles chansons visitent des territoires riches et mouvants, sans jamais s'y perdre, ni nous y perdre, pour un voyage moins halluciné qu'hallucinant.
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